Au cœur d’une actualité éducative mouvante, le site du ministère de l’Éducation nationale accueille le nouveau ministre de l’éducation nationale​  : Édouard Geffray. L’arrivée de cet habitué des arcanes administratives suscite à la fois interrogations et espoirs au sein de toute la profession enseignante : comprendre son parcours, ses partis pris et anticiper les évolutions pédagogiques devient crucial pour le professeur engagé. Ce portrait décrypte avec rigueur et accessibilité ce que symbolise l’arrivée d’Édouard Geffray à la Rue de Grenelle, ses relations avec les syndicats, ses choix stratégiques et ce qui attend la communauté éducative en 2025.

Le parcours d’Édouard Geffray : des institutions à la rue de Grenelle

Formation et débuts dans la haute fonction publique

Né à Épinay-sur-Seine, Édouard Geffray se distingue par une trajectoire d’excellence tournée dès l’origine vers le service public. Diplômé de l’ENA (promotion Romain-Gary 2005), passé par la Sorbonne et Sciences Po Paris, il entame sa carrière au Conseil d’État. Il y aiguise sa maîtrise des questions institutionnelles et juridiques, puis rejoint la CNIL comme secrétaire général. Ce bagage sera décisif pour comprendre la future finesse de ses arbitrages administratifs – atout reconnu même par ses détracteurs syndicaux.

À la tête de la DGESCO : chef d’orchestre de la politique éducative

En 2019, Geffray, le nouveau ministre de l’éducation nationale​ actuel, prend les rênes de la DGESCO, devenant le pilote central de l’enseignement scolaire. Son mandat y marque la mise en œuvre de la très débattue réforme du baccalauréat (2021), la gestion de la pandémie Covid-19, l’encadrement opérationnel des mesures dites « choc des savoirs » et la modernisation de l’éducation aux images. Sa longévité à ce poste – cinq ans puis un bref passage au Conseil d’État avant son retour rue de Grenelle – confère à sa nomination une dimension technique revendiquée.

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Ses positions et réalisations : réformes majeures et vision pédagogique

La réforme du baccalauréat, une marque forte

En tant que bras droit de Jean-Michel Blanquer, Geffray, le nouveau ministre de l’éducation nationale, orchestre la profonde mutation du baccalauréat en 2021 : contrôle continu renforcé, spécialités et simplifications d’épreuves – une transformation qui sera contestée autant qu’appliquée. Enseignants comme élèves ont vu leur quotidien bouleversé ; selon une étude publiée par l’Ifop en 2023, 62 % des enseignants estiment que la réforme n’a pas permis de réduire les inégalités de réussite scolaire.

Gestion de la crise Covid-19 : méthode et dialogue

Durant la crise sanitaire, Geffray est l’artisan d’une gestion pragmatique mais controversée : continuité pédagogique, adaptation permanente des protocoles et communication régulière avec les partenaires sociaux. Si certains soulignent sa capacité d’écoute, d’autres pointent l’épreuve d’une communication souvent jugée descendante ou improvisée.

Innovations pédagogiques et groupes de niveaux au collège

Sous la houlette de Gabriel Attal, il veille à la généralisation des groupes de niveaux au collège (mesure « choc des savoirs »), symbole d’une volonté de mieux adapter l’enseignement aux besoins hétérogènes des élèves. Mesure encore très débattue, certains syndicats y voient une source de fragmentation accrue, tandis que ses soutiens rappellent les effets positifs sur l’accompagnement personnalisé.

Réforme Année Effet perçu Positions des acteurs
Réforme du bac 2021 Diversification des parcours, inégalités scolaires persistantes Divergente : enseignants critiques, administration confiante
Groupes de niveaux au collège 2023-2025 Ajustement pédagogique, contestation syndicale Syndicats critiques, pilotage institutionnel

Sa relation avec les syndicats et les enseignants : état de confiance ou défiance ?

Même reconnu comme interlocuteur technique, Geffray, le nouveau ministre de l’éducation nationale​, arrive dans un climat social tendu. Plusieurs syndicats majeurs, Snuipp-FSU ou SE-Unsa en tête, dénoncent le risque d’une continuité technocratique, pointent son association aux réformes contestées du quinquennat Macron, et déclarent s’attendre à « des désaccords de fond » sur la nouvelle réforme du lycée professionnel et la gestion budgétaire.

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Néanmoins, des voix nuancées admettent sa connaissance fine des réalités du terrain et reconnaissent « un homme d’écoute » capable de négocier sur les rémunérations et les conditions de travail. Ce double visage, à la fois praticien des rouages administratifs et chef d’orchestre opérationnel, pourrait devenir l’un des plus grands atouts ou faiblesses du ministère selon sa marge de manœuvre politique.

Quelles perspectives et réformes à venir sous son ministère ?

Priorités majeures identifiées : rémunération des personnels, attractivité du métier, pilotage de la réforme de la voie professionnelle, inclusion scolaire, et adaptation du système à la diversité des publics. Un appel intersyndical à la grève a déjà marqué ce début de mandat, illustrant la sensibilité des dossiers et l’ampleur des défis pour regagner confiance et renforcer la cohésion éducative.

Point critique : La croyance selon laquelle la « continuité » administrative serait la solution miracle à la crise de l’Éducation nationale est largement trompeuse. Il s’agit d’une posture risquée car, si elle rassure sur le plan technique, elle pourrait ignorer la nécessité de rupture/d’innovation réclamée par une part grandissante de la communauté enseignante. Une stratégie centrée sur l’écoute active et l’évaluation sincère des réformes passées sera indispensable pour restaurer la confiance du terrain.

Notre avis

L’avis de nos experts : Le choix d’Édouard Geffray traduit la volonté d’installer un profil solide, expert et pragmatique. Son étroite connaissance de l’institution, des textes et du management scolaire apporte assurément une stabilité administrative bienvenue. Cependant, cette continuité pourrait constituer une limite si elle s’accompagne d’une inertie politique ou d’un manque d’innovation sociale face à la crise d’attractivité.

L’avis des utilisateurs : Les retours des enseignants sur les forums éducatifs, réseaux sociaux et espaces d’avis – dont Trustpilot, Google Avis, réseaux de syndicats – restent prudents et souvent critiques. Beaucoup expriment leur fatigue face à l’absence de rupture, le besoin de réponses concrètes sur la rémunération, l’inclusion, la formation continue, mais relèvent la clarté et l’écoute de l’ancien DGESCO lors de précédents dialogues, tout en doutant de véritables marges d’action face aux contraintes budgétaires et politiques actuelles.

Ce que nous en retenons : Édouard Geffray, le nouveau ministre de l’éducation nationale, marque l’arrivée d’un ministre solide sur le plan opérationnel, reconnu pour sa technicité et son expérience, mais confronté à une forte attente de transformation et de reconnaissance de la parole enseignante. La réussite de son mandat dépendra de sa capacité à incarner le dialogue réel, à s’entourer de relais innovants et à dépasser les cadres uniquement technocratiques pour répondre aux attentes du terrain.

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FAQ – Les questions fréquentes sur Édouard Geffray

Qui est Édouard Geffray ?

Haut fonctionnaire né en 1978, diplômé de Sciences Po Paris et de l’ENA, Édouard Geffray est devenu ministre de l’Éducation nationale après avoir piloté la DGESCO entre 2019 et 2024, participant à toutes les grandes réformes du système éducatif ces dernières années.

Quelle est sa vision pédagogique ?

Sa vision combine une exigence forte d’évaluation, d’individualisation des parcours (groupes de besoins) et une volonté de réaffirmer la centralité des savoirs fondamentaux, tout en reconnaissant la nécessité de répondre aux défis de l’inclusion et de la diversité sociale.

Quels sont les enjeux de son mandat ?

Le nouveau ministre de l’éducation nationale doit répondre au mécontentement enseignant, piloter la réforme de la voie professionnelle, conforter l’attractivité du métier, moderniser les pratiques et renouer la confiance avec les partenaires sociaux, notamment syndicaux.

Pourquoi sa nomination fait-elle débat ?

Certains acteurs du secteur dénoncent la continuité technocratique et le manque de rupture avec les équipes précédentes, tandis que d’autres saluent sa maîtrise des dossiers, gage d’efficacité face aux défis urgents.

L’essentiel à retenir

  • Édouard Geffray, haut fonctionnaire âgé de 47 ans, a été nommé ministre de l’Éducation nationale en octobre 2025.
  • Ancien directeur général de l’Enseignement scolaire (DGESCO), il a piloté des réformes structurantes comme celle du baccalauréat et géré la période Covid-19.
  • Attendu comme un ministre « technique », il hérite d’un climat social tendu, marqué par la méfiance des syndicats et plusieurs dossiers prioritaires (rémunération, conditions de travail, inclusion).
  • Sa nomination incarne une certaine continuité par rapport à ses prédécesseurs, notamment Jean-Michel Blanquer et Élisabeth Borne.
  • Les perspectives incluent une réponse aux défis de la profession, la réforme de la voie professionnelle et l’évolution des pratiques pédagogiques.

Auteur & date

Article rédigé par Bertrand.
Dernière mise à jour : 13 octobre 2025.